Retour du Rojava

Retour du Rojava

Nestor Potkine

Du point de vue anarchiste, les révolutions ont la désagréable habitude de mal tourner. 1789 devient 1799. 1830 est volée. Février 1848 devient juin 1848. L’espoir ukrainien de 1917 s’éteint en 1921. Mao, Pol Pot, Kim-il-Sung, Castro sont des noms de dictateurs. Mais, en Syrie, arrive une révolution. Au moment où j’écris, en décembre 2019, « la Fédération démocratique du Nord et de l’Est de la Syrie », plus connue en Europe sous le nom de Rojava, fonctionne très bien, en particulier au vu des circonstances. Depuis le 12 juillet 2012, le Rojava s’auto-administre : il s’est libéré du joug d’Assad comme de l’invasion de Daesh. Qu’en penser ?

Trois premières erreurs à éviter 

123 Janet Biehl, aquarelle.

Première erreur : Le Rojava ne concerne que les Kurdes, et uniquement les Kurdes de Syrie. Non. L’intitulé « Fédération démocratique du Nord et de l’Est de la Syrie » a précisément pour but de dé-kurdiser cette révolution. Lancée et défendue par les Kurdes, la révolution au Rojava se fixe toutefois dès le départ comme but de ne repousser personne pour des raisons ethniques ou religieuses. Les mots “fédération” et “démocratique” sont pris très au sérieux. Les Kurdes (musulman.e.s, athé.e.s, ou Yézidi.e.s), les Arabes, les Assyrien.ne.s (groupe auquel appartiennent les membres des confessions syriaques), les Chaldéen.ne.s, les Araméen.ne.s, les Turkmènes, les Arménien.ne.s, les Tchétchènes, ce qui reste de Juives et Juifs, et les autres, tous sont les bienvenus, tous sont égaux en droits. Selon la Charte du Contrat Social (la Constitution), la fédération a pour plus haute autorité une forme de parlement, le TEV-DEM, où tous ces groupes, plus les femmes à la fois en tant que groupe autonome et en tant que genre bénéficiant d’un quota correspondant à son importance dans la société réelle, sont représentés. Trois langues officielles, le kurde (ou plutôt les langues kurdes), l’arabe, et le syriaque.

Deuxième erreur : Le Rojava n’est qu’un élément, et pas le plus important numériquement, de la question kurde. Cette proposition inverse est exacte, mais elle n’a plus guère d’utilité d’un point de vue politique. La révolution du Rojava est certes due d’abord (au sens chronologique du terme) à l’action du Parti des travailleurs du Kurdistan, le PKK (prononcé pékéké), en kurde le Partiya Karkerên Kurdistan. Ce parti, originellement marxiste-léniniste, s’était fixé pour but la libération des Kurdes, non seulement en Turquie d’où il est originaire, mais dans les trois autres principaux États-nations qui couvrent le Kurdistan : la Syrie, l’Irak et l’Iran. Il occupe à présent une vaste zone en Irak, les monts Qandil, où les nombreuses grottes et les difficultés d’accès le protègent. En Turquie, il continue à protéger les Kurdes les armes à la main, en essayant cependant désormais de ne pas provoquer des actions violentes de l’État turc, qui ne se prive pas d’en commettre très régulièrement. Il ne réclame plus un État-nation kurde, il a compris que le nationalisme et les États-nations sont des impasses, ou plutôt des crimes, car, en particulier au Moyen-Orient, ils écrasent cultures et ethnies et, au fil du temps, ne promeuvent qu’une seule structure économique, le capitalisme. Comme le PCF en son temps, le PKK a des courroies de transmission. Mais il semble prendre au sérieux l’idée de l’autonomie. Donc si le PYD, Parti de l’union démocratique, le parti dominant au Rojava, est presque autant une courroie de transmission du PKK que la CGT fut une courroie de transmission du PCF, il ne faut pas négliger les faits suivants : il m’a suffi d’un court séjour, un mois et demi, au Rojava pour constater que le PKK et le PYD sont très loin d’y faire l’unanimité ; qu’il y existe une flopée d’autres partis kurdes, et d’autres partis représentant d’autres ethnies et religions ; qu’on y rencontre sans la moindre difficulté des gens qui n’ont pas la moindre peur de vous dire tout le mal qu’ils pensent du PKK en général et du PYD en particulier, ou vice-versa ; que la zone contrôlée par les Forces de Défense Syriennes comporte 30 % de Kurdes, et 70 % d’Arabes dont la très vaste majorité n’éprouve, a priori, pas de sympathie décelable pour le PKK ou le PYD.

30 %, 70 % !

Ensuite, une bonne part de la « question kurde » est presque découplée de la problématique du Rojava, du moins en décembre 2019, tant qu’une éventuelle attaque turque ne jette pas les Kurdes du Rojava en Irak : la vaste population kurde de l’Irak est (hormis donc dans les monts Qandil) sous le joug de la famille Barzani d’un côté, et du parti de Jalal Talabani (absolument rien à voir avec les Talibans) de l’autre. Deux régimes ethno-clientélistes comme il y en a tant au Moyen-Orient, moins brutaux toutefois.

Troisième erreur : Le Rojava commence le 12 juillet 2012. En réalité, le Rojava, et l’action qu’y mènent les Kurdes, ont été façonnés par l’histoire et la culture kurdes. Non pas l’histoire récente, mais l’histoire longue. Cette culture et cette histoire présentent de sérieux problèmes.

La quasi-totalité du Kurdistan est une zone montagneuse. Difficile d’accès. Les communications intérieures y sont malaisées, chaque vallée, chaque cirque de montagnes y favorisent tant la création et la stabilisation de fragments sociaux isolés, tribus, clans, que la fragmentation linguistique. On connaît quatre langues kurdes, elles-mêmes divisées en maints dialectes. Ai-je habité à Amouda, ou Amoudê ? Les deux. La ville voisine s’appelait-elle Qamishlo ou Qamishli ? Les deux. Il serait urgent de traduire en français l’ouvrage fondamental sur la société kurde Agha, Shaikh and State : The Social and Political Structures of Kurdistan par l’anthropologue hollandais Martin van Bruinessen. La lectrice francophone, si elle complète ce classique par la lecture des ouvrages beaucoup plus fragmentaires des militaires, voyageurs, missionnaires, marchands et fonctionnaires coloniaux occidentaux, ne pourra s’empêcher de remarquer plusieurs points communs avec la culture afghane survivante, et avec les anciennes versions des cultures corse, sarde, sicilienne, ou encore albanaise.

Cultures de l’honneur, qui engendraient pour les hommes les interminables vendettas, et pour les femmes un univers ultra-patriarcal où les femmes et leur sexualité étaient la propriété des hommes et payaient de leur vie tout acte libre. Cultures de la violence interindividuelle. Cultures où les arbitres étaient les religieux, pourtant guère plus objectivement honnêtes que les autres, cependant vus comme impartiaux, faute de mieux. Cultures claniques, même si le Kurdistan, beaucoup plus vaste, connaît aussi les tribus. Cultures antiétatiques, l’antiétatisme étant rendu possible, comme l’explique (en 2013) James Scott dans Zomia ou L’art de ne pas être gouverné, par les montagnes qui rendent l’intrusion étatique difficile. La grande différence entre le Kurdistan et les autres cultures est que le Kurdistan abrite plusieurs religions, et plusieurs variantes de chaque religion, et que le Kurdistan n’a pas à souffrir de l’oppression d’un État mais de quatre ! En revanche, le Kurdistan n’a rien à envier à la Sicile en matière d’auto-exploitation par les classes dirigeantes. Pas de mafia au Kurdistan, mais la même abondance de féodaux parasites, sans parler de religieux non moins parasites, les “sheikhs” du livre de Bruinessen. Il faut admettre néanmoins que les Kurdes, anciennement plutôt éleveurs et plutôt nomades (la montagne n’est pas le meilleur lieu pour cultiver le blé…) ont été pendant des siècles aussi des brigands, pillant régulièrement les agriculteurs des basses terres, et des mercenaires, ou des alliés récompensés d’une manière ou d’une autre par les États de la région. Enfin, récompensés… l’histoire kurde est une litanie de trahisons et d’abandons perpétrés contre les Kurdes.

Quelles formes prendrait une révolution lancée par un parti ex-marxiste-léniniste, devenu bookchinien, écolo et féministe, mettons… en Afghanistan ? L’Afghanistan rural des années 2000 et le Kurdistan rural des années 2000 ne sont certes pas exactement la même chose, mais sont bien plus proches que le Kurdistan et le Gotland suédois ou le Kurdistan et la Californie. Un Afghanistan où, au lieu du seul Islam sunnite, il y aurait une bonne dizaine de religions. Où tous les partis seraient permis.

Et surtout.

Surtout.

Les quatre États occupant le Kurdistan ont tous pris soin d’éloigner autant qu’ils le pouvaient les Kurdes du livre. Il y a très, très, très peu de livres en kurde, quelle que soit la langue considérée. En 2019, les Kurdes lisent en turc, en farsi, ou en arabe. Quand elles lisent ! 26 000 habitants à Amuda, pas une seule librairie (Non, personne ne peut se faire livrer quoi que ce soit par Amazon, au Rojava…) La bibliothécaire d’un café littéraire-maison des écrivains-bibliothèque-librairie à Qamishlo, une ville de 90 000 habitants, lorsque je lui ai demandé le prix d’un dictionnaire kurde-français qui n’indiquait pas de prix sur sa jaquette, a pris le_ listing _des prix et a commencé à le lire.

En suivant du doigt chaque lettre.

Chaque lettre.

Une bibliothécaire !

Critique des critiques

Il me semble que les critiques contre la révolution du Rojava provenant en particulier du milieu anarchiste oublient, ou plus probablement ignorent, ces conditions de départ. Examinons-en les conséquences, par rapport à ces critiques :

Glorification du militarisme

Voilà une critique qui revient souvent, et qui est évidemment logique de la part des anarchistes. Logique oui, mais justifiée ? Cette critique ne tient pas compte de plusieurs facteurs :

  1. Les cultures kurdes étaient des cultures des armes. Tous les mâles avaient des armes. Et s’en servaient. Tous. Même les mendiants avaient un bâton. Pour tous les autres, les dagues ? Pfff ! Un fusil, au moins. Culture de berger, culture de montagne = culture de l’arme individuelle, culture de l’excellent tireur. Critiquer les cultures kurdes pour leur goût des armes, c’est critiquer la culture française pour son goût du vin. En d’autres termes, les armes au Kurdistan ne sont pas le fait de la révolution, elles étaient là bien avant.

  2. Si les Kurdes du Rojava n’avaient pas été des combattant.e.s très braves, il n’y aurait pas de Rojava, il y aurait soit Daesh, soit Bachar Al-Assad. Je trouve un peu fort de café que nous autres anarchistes glorifiions (à très juste titre), Durruti ou Makhno, et que nous critiquions (à beaucoup moins juste titre) les Kurdes et leurs kalashnikovs. Je n’ai pas fait l’armée et je déteste la guerre. Mais je ne peux pas reprocher à des personnes qui ont TOUTES dans leurs familles des victimes de tortures, de viols, d’assassinats de masse, ou qui ont elles-mêmes subi viols et tortures, d’avoir des armes partout et de mettre partout les photos des combattant.e.s mort.e.s au combat, jusqu’en 2019.

  3. Il est certes probable que si Öcalan a appelé à plusieurs cessez-le-feu (tous rompus par l’État turc), c’était peut-être aussi pour sauver sa peau, puisque depuis 1999 l’État turc l’emprisonne dans l’ile-prison d’Imrali, où 1 000 soldats ne se consacrent qu’à l’empêcher de s’évader ou d’être exfiltré. Mais, outre que personne n’en sait rien, il se trouve que c’était aussi la bonne décision, qu’elle a été suivie par le PKK et ses courroies de transmission, et que les soldates du YPJ, les soldats du YPG, se conduisent au combat de manière admirablement humaine, en particulier au vu des habitudes du Moyen-Orient. On m’accordera qu’il n’y a pas de supériorité morale des immondes combattants de Daesh par rapport aux SS ? Eh bien, les YPJ, les YPG, les FDS n’exécutent aucun prisonnier. Aucun. Les djihadistes aimaient narguer les combattant.e.s du Rojava en leur envoyant sur leurs portables des photos et des vidéos de cadavres et de tortures de leurs camarades tombé.e.s aux mains de Daesh. Or, il est arrivé extrêmement souvent que des combattants de Daesh liés à tel ou tel abominable crime, commis parfois quelques heures plus tôt, aux dépens des camarades des soldat.e.s du Rojava aient été faits prisonniers, puis identifiés grâce à leurs smartphones. Aucun n’a été abattu. Je cherche là une glorification du militarisme, je ne la trouve pas.

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Glorification du militarisme féminin

J’avoue mon incompréhension. Critique-t-on le Rojava, ou critique-t-on la fascination des médias du monde entier pour ces images, éminemment rares jusque-là, de belles jeunes femmes armées jusqu’aux dents ? Entendons-nous bien : j’ai été hébergé par des familles kurdes. J’ai donc été servi oui par les femmes debout, cependant que je mangeais assis avec les hommes. Gare à moi, si je tentais de parler avec les femmes debout ! Elles ne me répondaient que par monosyllabes, et seul un homme fournissait la réponse complète. Les cultures kurdes sont encore profondément patriarcales. Mais soudain, voilà qu’une révolution fait en sorte que si une jeune fille veut échapper à un mariage forcé, elle peut aller à la Mala Jinê, la maison des femmes, qui convoquera le père coupable et tentera de le faire changer d’avis. S’il refuse, il part en prison. Une femme violée, au lieu d’être assassinée par ses frères, va à la Mala Jinê et le coupable part en prison. Les hommes coupables de crimes d’honneur, maintenant, vont en prison.

130 Janet Biehl, aquarelle

Que les jeunes femmes puissent porter les armes, et ce non pas au sein d’une armée d’hommes, mais au sein d’une armée de femmes, est chose stupéfiante, et à mon sens progressiste. Certes, l’armée israélienne et l’Armée rouge ont fait connaître que les femmes sont des soldates comme les autres. Certes, je souhaite un monde sans armes et sans armées, que celles-ci soient de femmes ou d’hommes. Mais que celui qui n’a jamais admiré la Colonne de fer, que celle qui n’a jamais salué le courage et l’efficacité de la Makhnovtchina, que celle qui n’a jamais lu avec émotion le récit des combats des Fédérés, que ces personnes me jettent la première pierre.

Insuffisance de la libération féminine

Le verre est-il à moitié vide ou à moitié plein ? La révolution du Rojava a une très grande ambition en matière de féminisme et travaille très, très dur pour que les femmes conquièrent l’égalité. Le moins que puisse dire quiconque a passé plus de deux semaines au Rojava est que ce n’est pas gagné. De mai à juin, je me suis promené chaque soir dans les rues d’Amouda. À ces heures vespérales, je n’y ai jamais vu une jeune femme seule. Verre à moitié vide.

Mais que toute position élective soit systématiquement tenue par une femme et un homme, sans exception, voilà, il me semble, qui ne se voit même pas dans les pays scandinaves.

Mais que dans une zone à peine moins patriarcale que l’Afghanistan, les Mala Jinê défendent les victimes de viols, mariages forcés, crimes d’honneur, etc., me semble un extraordinaire progrès.

Mais que le Rojava s’efforce d’aider les femmes à exercer de vrais métiers, voilà qui, il me semble, est des plus louables.

De mai à juin, je me suis promené chaque soir dans les rues de cette petite ville moyen-orientale de 26 000 habitants dont la très vaste majorité est musulmane, et j’y ai vu beaucoup de jeunes filles (certes en groupe) non seulement non voilées, mais aussi habillées d’une manière qui ne laissait ignorer à personne leur arrivée au stade post-pubertaire, et se déplaçant sans chaperon masculin.

Verre à moitié plein.

Culte de la personnalité d’Öcalan

C’est à mon sens le principal défaut aujourd’hui du PKK, du PYD, etc. Ce n’est plus le principal risque couru par le Rojava, puisque l’incarcération d’Öcalan a effacé tout danger de dictature personnelle de sa part. Nous ne saurons jamais si Öcalan aurait résisté à la tentation du pouvoir absolu, qu’il aurait probablement pu obtenir sans difficulté. Je n’oserai évidemment pas me lancer dans une discussion contre qui a la certitude qu’il n’aurait pas résisté.

Deux observations : la plus grande part du pouvoir d’Öcalan vient, directement et indirectement, de son énorme prestige intellectuel auprès des Kurdes. Ceci s’explique aisément : il présentait, dans ses discours, dans ses thèses, une masse gigantesque de notions élaborées par… Rousseau, Locke, Wollestonecraft, Hume, Foucault, Marx, Lénine, Wallenstein, de Beauvoir, Braudel, Bookchin, et al. À un peuple à peine alphabétisé ! À un peuple dont la littérature écrite se résume à une poignée de livres ! Quelle merveille que tant de Kurdes le croient le plus grand philosophe de l’histoire ? Qu’il y ait un culte de la personnalité d’Öcalan, et non pas un simple hommage, constitue une très désagréable réalité. Que ce culte s’avère cependant très inférieur en intensité à ceux pour Staline, Hitler, Mao, Kim, constitue aussi une réalité. Qui n’excuse ce culte en aucune façon et qui ne justifie pas du tout sa permanence. J’espère, personnellement, que les Kurdes en viendront un jour à une évaluation plus réaliste des qualités et des défauts d’Öcalan. Pour l’instant, ce jour semble lointain.

Insuffisance de démocratie à l’intérieur du PKK et des courroies de transmission, évoluant en insuffisance de démocratie à l’extérieur

Il s’agit là du plus lourd risque interne encouru par le Rojava. Les deux principales difficultés s’opposant à une tentative d’évaluation raisonnable de ce risque, classique de toute révolution lancée par des révolutionnaires professionnels, sont l’ignorance des langues kurdes, d’une part, et l’absence d’une étude réalisée avec la collaboration de membres actifs, ou récemment actifs, du PKK au Rojava et du PYD d’autre part. La quasi-totalité des livres occidentaux traitant du Rojava ont été écrits par des auteurs ne sachant pas parler kurde, voire ne sachant parler ni turc ni arabe. Les quelques livres sur le PKK ont été écrits trop tôt pour pouvoir traiter du Rojava avec un tant soit peu de recul. Raphaël Lebrujah, auteur en 2018 de Comprendre le Rojava dans la guerre civile syrienne, et mon compagnon de voyage, se trouve au Rojava depuis mai 2019. Il parle à présent couramment kurmanji (l’une des langues kurdes). Il connaît un assez grand nombre de militant.e.s du PKK, dont beaucoup de haut niveau. Il m’a souvent affirmé qu’elles et ils critiquaient Öcalan, par exemple, bien plus librement qu’on ne croit. Il m’a également affirmé que la conscience du risque de se transformer en oligarchie autoritaire est une obsession au sein du PKK. Cette conscience claire réussira-t-elle à contrecarrer la dangereuse pesanteur des logiques sociales à l’œuvre au sein des hiérarchies armées ?

Bijî Rojava !

Vive le Rojava !

Nestor Potkine

Brévissime bibliographie :

Pierre Bance, Un autre futur pour le Kurdistan ? : municipalisme libertaire et confédéralisme démocratique, Éditions Noir et Rouge, 2017.

Martin van Bruinessen, Agha, Shaikh and State : The Social and Political Structures of Kurdistan, Zed Books, 1992.

Sabri Cigerli, Didier Le Saout, Öcalan et le PKK : les mutations de la question kurde en Turquie et au Moyen-Orient, Maisonneuve & Larose, 2005.

André Hébert, Jusqu’à Raqqa : avec les Kurdes contre Daech, Les Belles Lettres, 2019. Ahmedê Khanî, Mem et Zîn, l’Harmattan, 2001. LE classique de la littérature kurde !

Raphaël Lebrujah, Comprendre le Rojava dans la guerre civile syrienne, Éditions du croquant, 2018. En français, le livre le plus clair.

« Les anars vs Daech. En Syrie, ils ont combattu pour la révolution kurde », L’1nterview, n° 1, décembre 2018 www.linterview.ink.

Öcalan Abdullah, Democratic confederalism, International Initiative, 2011.

Öcalan Abdullah, Libérer la vie : la révolution de la femme, International Initiative, 2013.

« Kurdistan : écologie, jineolojî, syndicalisme », Solidaires Internationale, n° 12, revue de l’Union syndicale Solidaires, Éditions Syllepse, 2018.

Zerocalcare, Kobane Calling, Cambourakis, 2019. Une brillantissime bande dessinée, très vivement recommandée.

Entretien sur la collapsologie Les livres, les revues, etc.