Emma Goldman
Je crois que l’anarchisme ne peut pas systématiquement imposer un programme ou une méthode à toute épreuve pour l’avenir. Les choses que chaque nouvelle génération doit combattre, et qu’elle peut surmonter le plus difficilement, sont les fardeaux du passé, qui nous tiennent tous comme dans un filet. L’anarchisme, comme je le comprends, laisse la postérité libre de développer ses propres systèmes particuliers, en harmonie avec ses besoins. Notre imagination la plus aiguisée ne peut prévoir les potentialités d’un genre humain libéré des contraintes extérieures. Comment, alors, peut-on supposer tracer une ligne de conduite pour ceux qui viendront après nous ? Nous, qui payons cher chaque bouffée d’air pur, devons nous garder de la tendance à entraver l’avenir.
Si nous parvenons à dégager le sol des déchets du passé et du présent, nous laisserons à la postérité le patrimoine le plus riche et le plus sûr de tous les temps.