Mouvement straight edge, sobriété radicale et anarchisme

Mouvement straight edge, sobriété radicale et anarchisme

Entretien avec Gabriel Kuhn

Gabriel Kuhn est un écrivain et traducteur d’origine autrichienne, qui vit aujourd’hui en Suède. Il a publié en anglais les œuvres de Gustav Landauer et Erich Müsham, ainsi que deux livres sur les liens entre straight edge, sobriété et gauche radicale : Sober Living for the Revolution (2010) et X : Straight Edge and Radical Sobriety (2019), chez PM Press. Il est lui-même straight edge depuis plus de trente ans.

Pourrais-tu pour commencer présenter brièvement le mouvement straight edge ?

L'histoire du mouvement straight edge commence en 1981 avec la chanson du même nom du groupe punk hardcore de Washington Minor Threat. C’est une chanson très courte, très simple, dirigée contre la culture de la drogue qui sévissait dans la scène punk de l'époque. Ce mot d’ordre a été repris par d'autres membres de la communauté punk hardcore et l’expression « straight edge » est rapidement devenue une étiquette utilisée pour désigner un punk qui rejette la drogue, ce qui incluait aussi l'abstinence envers l’alcool et la nicotine. En ce sens, le straight edge est devenu une sous-culture dans une sous-culture.

Au cours de ses quarante ans d'histoire, il y a eu différentes vagues de straight edge. Ian MacKaye, le chanteur de Minor Threat qui a écrit la chanson originale, a déclaré à plusieurs reprises qu'il n'avait jamais eu l'intention de lancer un mouvement. C'est pourtant ce que le straight edge est devenu lorsque le terme a été popularisé par les groupes de la scène new-yorkaise Youth crew des années 1980, tels Bold, 7 Seconds et Youth of Today. Dans les années 1990, le straight edge vegan est devenu populaire sous l'impulsion du groupe Earth Crisis. La musique a intégré l’influence du heavy metal et a souvent été appelée metalcore. Depuis, le straight edge s'est beaucoup diversifié : il s'est répandu dans le monde entier, il s'exprime musicalement de diverses manières et il est lié à toutes sortes d'idées politiques, mais aussi religieuses.

Au sein de la scène straight edge, il y a toujours eu des débats sur ce que cela signifie et implique réellement. Les questions des droits des animaux et de la sexualité ont été particulièrement débattues. Mais pour l'essentiel, straight edge signifie simplement l'abstinence envers les drogues, y compris l'alcool et la nicotine, à l’intérieur de la culture punk.

Selon toi, quels sont les liens entre straight edge et anarchisme, tant sur le plan des idées que des pratiques ?

En soi, il n'y en a pas. Comme je te le disais, straight edge signifie simplement s'abstenir de drogues dans le contexte culturel punk. L’expression n'a pas de connotation politique en soi. Cependant, différents individus, groupes et collectifs ont établi un lien entre le straight edge et l'anarchisme, principalement sur la base de la notion de responsabilité.

La responsabilité est un élément récurrent du straight edge. Les gens mènent une vie sobre parce qu'ils pensent que cela les rend plus responsables envers les autres et le monde qui les entoure. La responsabilité est également très importante pour l'anarchisme. Comme l'a déclaré Craig O'Hara dans The Philosophy of Punk : « L'anarchie ne signifie pas simplement qu’on n’a pas de lois, elle signifie qu’on n’a pas besoin de lois1. »

Bon nombre des liens explicites entre le straight edge et l'anarchisme sont présentés dans mes deux livres sur le sujet. Le collectif straight edge anarchiste le plus connu est peut-être Warzone, qui distribue des zines pertinents depuis près de dix ans.

On pourrait également affirmer que l'éthique DIY (Do It Yourself) du punk hardcore, dont le straight edge fait partie, présente des caractéristiques anarchistes en termes d'indépendance, d'autogestion, d'anti-commercialisme et de sens aigu de la communauté, de l'entraide et de la solidarité. Les collectifs DIY punk « apolitiques » ont souvent mieux respecté ces principes que les collectifs anarchistes autoproclamés. Mais ceci s'applique toutefois à l'ensemble du punk DIY, et pas seulement au straight edge.

Y a-t-il eu des liens militants entre des organisations anarchistes et le mouvement straight edge ?

Pas beaucoup. Il y a des gens qui sont straight edge et qui sont aussi membres d'organisations anarchistes, mais il y a très peu d'organisations ou de groupes anarchistes qui s'associent explicitement au straight edge. Des collectifs comme Warzone2 sont l'exception.

Si la sobriété a été défendue par un certain nombre d'anarchistes au début du vingtième siècle, elle a largement disparu. Je pense que la plupart des anarchistes considèrent le straight edge comme quelque chose de puritain et de moraliste – même si les problèmes liés à la consommation d'alcool sont abordés beaucoup plus souvent dans les cercles anarchistes de nos jours que, disons, dans les années 1990. À l'époque, le straight edge et l'anarchisme se mêlaient au sein de l'Animal Liberation Front et du Earth Liberation Front, mais aucun des deux réseaux ne faisait explicitement la promotion du straight edge ou de l'anarchisme.

À ton avis, qu’est-ce qui a pu empêcher parfois des alliances ou des convergences entre les anarchistes et les Straight Edge ?

Du côté anarchiste, il s'agit de l'hypothèse selon laquelle les gens qui se réclament du straight edge sont bien-pensants et regardent de haut les masses qui prennent un verre au pub. Du côté des straight edge, il s'agit de tendances anti-organisationnelles et anti-idéologiques profondément ancrées dans la culture punk DIY. Ian MacKaye de Minor Threat incarne cette position.

Tu as mentionné le collectif anarchiste straight edge Warzone. Et dans ton livre Sober Living for the Revolution, tu as publié un manifeste du collectif CrimethInc. intitulé « Wasted Indeed : Anarchy and Alcohol »3, qui évoque le lien entre l’alcool, la culture du viol ou l’apathie militante. Pourrais-tu présenter à nos lecteurs ces deux collectifs, leur histoire et leurs buts ?

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CrimethInc. a probablement été le collectif anarchiste le plus influent du début du XXIe siècle. Au début des années 2000, leur zine Fighting for Our Lives et leur livre Days of War, Nights of Love ont été lus par des dizaines (voire des centaines) de milliers de jeunes activistes à travers le monde. CrimethInc. a toujours été sceptique à l'égard des organisations et des grands plans stratégiques. Ce collectif s'est plutôt concentré sur les groupes d'affinité et les soulèvements spontanés. Leur position a fait l'objet de nombreuses critiques, mais ses membres ont fourni une analyse très utile des rébellions et des mouvements sociaux et ont construit un réseau mondial de collaborateurs et de sympathisants. Il est difficile de ne pas avoir du respect pour cela. Warzone est un collectif beaucoup plus petit et moins connu, mais avec un fond politique et (sub) culturel similaire.

Le manifeste « Wasted Indeed : Anarchy and Alcohol » a été publié initialement dans Inside Front, qui était un magazine underground de la scène punk hardcore et qui se réclamait de l’anarchisme et de l’anticapitalisme (publié de 1993 à 2003). Est-ce que tu pourrais nous en dire plus à propos du lien entre punk hardcore et anarchisme ? Quel est le lien avec le collectif CrimethInc. ?

Inside Front a été publié par des personnes qui sont devenues plus tard très influentes au sein de CrimethInc. Il y a toujours eu des affinités entre le punk hardcore et l'anarchisme, à la fois explicites (les punks hardcore qui s'identifiaient comme anarchistes) et probablement encore plus implicites (à travers les thèmes de l’anti-autoritarisme, de l’anti-commercialisme ou de l’autogestion).

Dans ce manifeste, l’auteur critique la confusion entre l’anarchisme et le slogan « don't tell me what to do ! » qui est souvent selon lui une excuse pour la paresse, l’égoïsme ou l’absence de responsabilité. Que penses-tu de cette idée ?

Je pense que c'est l'un des aspects cruciaux de la distinction entre l'anarchisme et le libéralisme radical, qui est ce que devient l’anarchisme sans la responsabilité. C’est politiquement désastreux.

à ton avis, pourquoi le mouvement Straight Edge n’a jamais été populaire en France ?

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Franchement, je n'en ai aucune idée. En général, on pourrait penser que des scènes straight edge fortes apparaissent partout où la culture punk est forte et où la consommation d'alcool et de drogues est un problème. Mais ce n'est pas toujours le cas. Pourquoi le Portugal, Israël et l'Indonésie ont-ils des scènes straight edge fortes, mais pas l'Autriche, le Royaume-Uni ou la France ? Qui sait ?

Il ne faut pas oublier que nous parlons toujours d'une sous-culture dans une sous-culture, où les scènes locales sont souvent assez petites. Des individus dévoués et charismatiques, ou des groupes individuels, peuvent avoir un impact important. Sans Dennis Lyxzén et son groupe Refused, une ville universitaire suédoise endormie comme Umeå serait-elle devenue la « capitale européenne du hardcore » ? Difficile à dire. En France, il se peut qu'il n'y ait jamais eu un tel porteur de flambeau.

J’en reviens à ta présentation du mouvement straight edge. Quelle est selon toi l’articulation entre véganisme, refus de l’alcool et anarchisme ?

Je pense que cela se fait principalement par le biais de collectifs vegan straight edge à tendance anarchiste. Straight Edge Madrid a été un collectif de ce type. Ils ont acquis de la notoriété parce que les autorités espagnoles les ont jugés en 2018 pour « appartenance à une organisation terroriste », en lien avec certains dommages matériels dont ils étaient accusés (ils ont été acquittés).

Les notions de véganisme, de sobriété et d'anarchisme se retrouvent également dans le collectif CrimethInc. Je suppose que c'est un mélange naturel si vous embrassez l'anarchisme, que vous avez un passé de straight edge et que vous étendez le principe de responsabilité au monde animal, comme l'ont fait de nombreuses personnes straight edge. Ces notions ne sont en aucun cas mutuellement exclusives et peuvent très bien s'accorder. Mais je pense que c'est au moins autant le résultat de certaines évolutions (sub) culturelles que d'une réflexion idéologique. C'est pourtant ainsi que se développent les mouvements politiques. Et, quel que soit notre verdict final, les chevauchements du véganisme, de la sobriété et de l'anarchisme ont enrichi et non pas appauvri la culture politique.

Peux-tu nous en dire plus sur Straight Edge Madrid ?

Straight Edge Madrid s'est formé en 2014. La plupart des membres étaient originaires d'Amérique latine et avaient un fort passé de militant·es anarchistes, qu'ils combinaient avec leur identité straight edge. Ils ont été accusés d'avoir lancé un cocktail Molotov dans une banque, et ils ont été arrêtés et jugés. Ils risquaient de lourdes peines de prison mais ils ont finalement été acquittés. Leur cas est intéressant pour de nombreuses raisons, l'une d'entre elles étant que le straight edge et le militantisme n'ont jamais été aussi étroitement liés aux yeux du public.

Un autre des manifestes que tu as publiés, intitulé « Straight edge anarchy : the danger of a sober insurrection », propose la définition suivante : « Straight Edge is the politics of regaining control over one’s self » (« Le Straight edge est la politique de reconquête du contrôle de soi »). Que penses-tu de ce lien et sais-tu si le mouvement straight edge radical a mis en avant cette idée de contrôle de soi ?

Il existe de nombreuses forces qui contrôlent nos vies. Les autorités telles que les parents, les enseignants et la police, mais peut-être encore plus les grandes entreprises, les médias de masse et sociaux, les grandes technologies, etc. Donc, oui, « reprendre le contrôle de soi » devient une stratégie de défense dans ce contexte. C'est une condition pour se mobiliser avec les autres afin de construire un autre type de société. Je pense que la philosophie du straight edge est liée à cela. Le mouvement a-t-il réussi à l'appliquer ? Pas vraiment. Comme l'a dit un ami, à quoi cela sert-il de ne pas se droguer si l’on passe huit heures par jour sur Facebook ? Il y a beaucoup de contradictions et de lacunes dans le mouvement straight edge, mais des étapes importantes ont également été franchies vers la reprise du contrôle de soi. Je ne pense pas que l'on puisse enlever cela à ce mouvement.

Il y a eu des dissensions fortes au sein du mouvement Straight Edge. Est-ce que certains courants de ce mouvement sont opposés à l’anarchisme ou non conciliables avec lui ?

Beaucoup. Il y a toujours eu des interprétations très conservatrices du straight edge. Il existe des groupes straight edge chrétiens, des groupes straight edge anti-avortement et homophobes et des groupes straight edge nazis qui veulent que les gens soient « forts et en bonne santé » pour défendre leur nation et leur race. Le straight edge en soi n'a pas de position politique, il peut croiser toutes sortes de courants. Mais c'est exactement pour cela qu'il est important de renforcer le lien entre le straight edge et les politiques progressistes et émancipatrices, ce que j'ai essayé de faire dans mes livres.

La question de la consommation d’alcool a fait débat dans le milieu anarchiste français, notamment au XIXe siècle et dans la première moitié du XXe siècle, que penses-tu du lien entre le rejet de l’alcool et l’anarchisme ?

J’adhère à l'approche fondée sur la responsabilité mentionnée précédemment. Je vois très peu d'avantages à consommer de l'alcool. Je comprends qu'une bière fraîche et un verre de vin ajoutent au bien-être de nombreuses personnes. C'est bien. Mais les effets sociaux de l'alcool, et de la consommation de drogues en général, sont désastreux – cela semble impossible à nier. Il y a beaucoup de violence et de comportements irresponsables liés à l'alcool, et il ne faut pas prendre la dépendance à la légère, ni pour les personnes dépendantes ni pour leurs proches. Donc, oui, je pense que la sobriété peut aider à établir des communautés anarchistes – même si ce n'est certainement pas une condition nécessaire, et encore moins une garantie que cela fonctionnera.

Sais-tu si ce débat a eu lieu dans d’autres pays ?

Le pays dans lequel la sobriété a joué le plus grand rôle dans le mouvement anarchiste du début du vingtième siècle est les Pays-Bas. Ferdinand Domela Nieuwenhuis4, l'anarchiste le plus en vue du pays, était un abstinent convaincu qui nous a légué la phrase bien connue, quoique controversée, selon laquelle « les travailleurs qui boivent ne pensent pas et les travailleurs qui pensent ne boivent pas ».

Les gens savent que le thème de la sobriété était important dans les cercles anarchistes du début du XXe siècle en France en raison de la popularité de la bande à Bonnot. Mais il y avait des anarchistes sobres dans de nombreux pays. Ce n'était pas quelque chose d'uniquement anarchiste, cependant. La sobriété était répandue dans les mouvements ouvriers de l'époque.

Tu évoques la « bande à Bonnot ». Est-ce que tu t’es intéressé à ces anarchistes, et que penses-tu du rôle du refus de l’alcool dans leurs idées et dans leur mode de vie ?

Cela m’intéresse dans une certaine mesure. Qui ne l'est pas ? C'est un mélange entre banditisme et politique. Mais je ne suis pas particulièrement intéressé par le courant anarcho-individualiste qu'ils représentaient. En ce qui concerne leur rejet de l'alcool, je pense que c'est lié au fait qu'ils ont été de grands criminels. Cela exige de la discipline, et la sobriété devient souvent une vertu dans ce contexte. Presque toutes les armées de guérilla qui ont réussi dans l'histoire ont exigé la sobriété de leurs membres. C'est également vrai pour les Makhnovistes, même si Makhno lui-même a souvent été dépeint comme un ivrogne. En ce qui concerne la bande à Bonnot, il ne faut bien sûr pas oublier qu'elle a vécu à une époque où il existait en Europe un fort mouvement de « réforme de la vie » qui prônait la sobriété, le végétarisme et la vie naturelle. Ce mouvement aurait très bien pu avoir un impact sur Jules Bonnot et ses compagnons.

Dans le second livre que tu as édité sur le sujet, X : Straight Edge and Radical Sobriety, tu utilises la notion de « sobriété radicale » qui va au-delà de la seule scène straight edge, et qui s’applique à une palette de modes de vie ou d’organisations plus larges. Pourrais-tu définir plus précisément cette notion et expliquer ce qu’elle signifie ?

Il est difficile d’en donner une définition exacte. Je pense que le terme est utilisé différemment selon les personnes. Mais puisqu'il a été principalement popularisé par un groupe appelé Radical Sobriety Montreal, je voudrais proposer leur définition :

Le terme faisait allusion à trois idées principales, à savoir qu’il était possible pour la gauche radicale et les anarchistes d'être sobres, qu’il était possible pour la sobriété d’être un apport utile à une praxis radicale, et qu’il était possible d'incarner une sobriété plus engagée politiquement que celle liée à la religiosité des Alcooliques Anonymes et à l’attitude dogmatique straight edge

On le voit, cela implique une critique du straight edge, mais on peut aussi considérer que le concept est une extension radicale de ce mouvement. C'est mon point de vue et la raison pour laquelle j'ai rassemblé les deux idées dans le livre. Je pense que le straight edge peut apprendre beaucoup de la sobriété radicale, notamment parce que celle-ci se concentre beaucoup plus sur les personnes qui consomment des substances mais qui en sont venues à considérer cela comme un problème. Or, le straight edge a souvent essayé d'ériger une barrière entre les personnes sobres et non sobres. Mais je pense aussi que la sobriété radicale peut apprendre beaucoup du straight edge, car celui-ci a maintenu une culture et des espaces sobres pendant plus de trente ans. Il y a beaucoup de convergences.

Dans tes réponses, et dans tes livres, tu soulignes que le mouvement straight edge n’a pas d’orientation politique prédéterminée : il a pu être récupéré par des courants politiques très divers, de l’extrême droite à l’extrême gauche. Mais ne penses-tu pas que les personnes straight edge qui cultivent un mode de vie sexiste, viriliste et violent ne font que reproduire paradoxalement des attitudes liées à la consommation d’alcool ? Dès lors ne pourrait-on dire que la culture straight edge devrait adopter des attitudes inverses, donc radicalement antisexistes, antivirilistes, féministes, etc. ? N’est-ce pas en quelque sorte la destination logique et cohérente du straight edge ?

Si tu considères que la raison pour laquelle tu es straight edge est d'éviter les comportements sexistes, alors oui, c’est une conclusion logique. Et je pense que la plupart des gens qui justifient ainsi le fait d'être straight edge essaient de ne pas reproduire le comportement sexiste en privé. Mais ce n'est pas cela qui motive la plupart des gens à devenir straight edge. Loin de là. Certaines personnes sont straight edge pour des raisons purement personnelles (pour leur santé), d'autres pour des raisons spirituelles (« mon corps est un temple »), d'autres pour des raisons tactiques (acquérir de la concentration, de la force) etc. Pour eux, le straight edge n'est pas lié au fait d'éviter le sexisme et ils ne voient pas de contradictions à adopter un tel comportement. Peu importe que ça nous plaise ou non et que cela ne corresponde pas à notre manière de comprendre le straight edge. Je ne pense pas que nous puissions gagner la bataille des définitions. Ce que nous pouvons faire à mon avis, c'est essayer d'établir et de diffuser les valeurs que nous, en tant qu'anarchistes et/ou militant·es de la gauche radicale, aimerions voir dans toute communauté.

Propos recueillis par Erwan Sommerer

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